La peintre serbe Milena Pavlovic Barilli

31 décembre 2018

La peintre serbe Milena Pavlovic Barilli

Chaque jour je passe à côté de sa maison. Maintenant c’est la galerie où tout ce qu’elle a arraché de son être artistique demeure.

Milena Pavlovic Barilli est née dans ma ville le 5 novembre 1909, donc à Pozarevac en Serbie. Je la vois parfois dedans comme une fille fascinée par les couleurs en essayant de créer le monde tel qu’elle le voit. Mais, l’artiste a besoin de la liberté et elle quitte sa ville natale en cherchant ce fil pour développer sa personnalité artistique. Elle le trouve dans les ateliers des maîtres allemands, français, italien et espagnol. Les motifs qu’elle nous présente sont les autoportraits et les portraits, puis les éventails, les lampes, les oiseaux, les fleurs. Ses couleurs sont pâles, calmes et en transparence. Quand je regarde ses toiles, j’ai l’impression qu’elles sont peintes par la poudre et par le toucher de la peintre.

Milena observe l’histoire et les civilisations anciennes en les mettant dans le cadre de ces idées et de ces symboles : les statues et les colonnes antiques, les voiles, les comédiens costumés. Elle peint la nostalgie à l’envers. Le public de Rome, de Paris, de Munich, de Venise, de Florence, de New York admire son language artistique et symbolique : les papillons, la métamorphose féminine, les gants, le filet de pêche.

Sa deuxième passion est la poésie qui exprime son point de vue du monde et de son époque. Puisqu’elle parle allemand, italien, français et espagnol, elle écrit les vers doux, les vers âpres des rêveries, de la nostalgie, de la mélancolie.

Milena passe les dernières années de sa vie aux Etats-Unis en travaillant pour les magazines de mode Vogue  et Harper’s Bazaar en tant qu’illustratrice. Sa vie s’éteint le 6 mars 1945 à New York.

Le philosophe de Levinas dit que le visage de l’autre permet de sortir de soi, mais Milena fait le contraire. Son visage sur ses toiles est encadré par l’évolution féminine et humaine sur le plan émotionnel et matériel. Les colonnes détruites, les bras cassés, les masques et les papillons racontent les rêves, les vœux et l’angoisse de l’artiste mais aussi des générations de cette époque à l’aube de la guerre.

 

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